Relier nos thèmes choisis avec la vie de Saint-Joseph, était le défi que nous lancions annuellement à Henri Bastin, Doyen à Malmedy, qui depuis de nombreuses années participe à ce moment de réflexion.
Il nous livre son regard sur cette ultime participation.
La « saint Joseph » à l’IND
Nous savons les liens qui unissent l’IND à la paroisse de Malmedy qui, avec d’autres paroisses de la région, fut à l’origine de sa fondation. Dans le souci de cultiver ces liens, depuis mon arrivée à Malmedy en 2002 j’ai eu à cœur de répondre personnellement à la demande qui m’était faite chaque année d’assurer une animation à l’occasion de la fête de saint Joseph.
Cette demande venait tout naturellement des professeurs assurant la formation des élèves appartenant à l’option « Bois » (menuiserie, ébénisterie….).
Avant toute chose, je dirai le plaisir que j’ai chaque fois éprouvé à travailler avec des enseignants chez lesquels je percevais le sérieux dans les motivations et le souci de faire grandir ceux qui leur étaient confiés, avec une attention marquée pour les plus faibles… bien dans l’esprit Mariste qui leur fut transmis par les religieux fondateurs. Parmi ceux-ci, j’aime à citer le frère Hilaire.
Le souci des plus faibles… Aider chacun à grandir, à s’épanouir… Et justement, le nom de « Joseph » renvoie, dans la langue hébraïque, à cette dimension de la croissance : « faire croître », « augmenter », etc…
Le thème choisi pour cette année tombait, on ne peut mieux, pour valoriser cette dimension : « L’essentiel est invisible aux yeux. »…
L’animation s’appuyait d’abord sur le témoignage d’une jeune dame qui, souffrant d’une malformation de la main et des pieds, fut amenée à travers un réel parcours du combattant à « rebondir » (cf. la « résilience ») et à trouver avec bonheur sa place dans la société.
Suivit le film Wonder retraçant le parcours douloureux et finalement victorieux d’un enfant qu’une malformation du visage empêche d’aller normalement à l’école jusqu’à son entrée en secondaire… Peur, sentiment de dévalorisation, rejet, harcèlement, isolement : autant de réalités que l’enfant doit affronter dans son nouveau milieu… Mais sa persévérance, soutenue par l’appui à la fois tendre et ferme de ses parents, l’aide ajustée et bienveillante des enseignants, et de manière décisive le changement progressif de regard chez ses camarades, le libère de tout complexe et l’intègre harmonieusement dans l’école…
Chemin de croissance et d’épanouissement à la fois chez la jeune dame et chez l’enfant du film… Si, comme dit plus haut, le nom de Joseph renvoie à « celui qui aide à grandir », assurément l’une et l’autre connurent cette chance (cette grâce…) de rencontrer sur leur route des « Joseph » qui les aidèrent à « croître »…
Tout naturellement les questions auxquelles chaque élève de l’IND fut invité à répondre furent les suivantes :
1) Qui, un jour dans ma vie, a été un « Joseph » qui m’a aidé à grandir… ou même à me relever ?
2) Qui aujourd’hui sur mon chemin attend que je sois un « Joseph » pour lui ?
Les réponses, écrites sur des petits papiers de couleurs variées, furent accrochées comme de bons fruits sur un arbre de vie… Puisse l‘arbre continuer à « grandir » dans le cœur, dans les yeux et dans les mains de chacun de ces jeunes …
Merci de tout cœur à l’équipe des enseignants de l’IND qui assurément est « faite d’un bon bois » !
Henri Bastin, Doyen à Malmedy